lundi 19 mars 2007

L'Approche Centrée sur la Personne


L'un des sentiments les plus satisfaisants que je connaisse, et aussi l'une des expériences les plus favorables à la croissance de l'autre personne, vient lorsque j'apprécie cet individu comme j'apprécie un coucher de soleil.

Les gens sont juste aussi merveilleux que les couchers de soleil si je peux les laisser être. En fait, peut-être que la raison pour laquelle nous pouvons vraiment apprécier un coucher de soleil, est que nous ne pouvons pas le contrôler. Quand je regarde un coucher de soleil comme je l'ai fait l'autre soir, je ne me trouve pas
moi-même en train de dire, "adoucis un peu l'orange au coin, met un peu plus de rouge à la base, utilise un peu plus de rose dans la couleur des nuages". Je ne le fais pas. Je n'essaie pas de contrôler un coucher de soleil. Je le regarde avec respect alors qu'il se déroule. Je m'aime mieux quand je peux apprécier mon collègue, mon fils, ma fille, mes petits-enfants, de cette même manière.
Carl Rogers :A way of being, experiences in communication.

J'aime commencer à parler de l'Approche Centrée sur la Personne avec cette citation poétique et profonde. C'est si facile d'apprécier le déroulement d'un coucher de soleil tel qu'il se présente, et si difficile d'apprécier le développement et le comportement d'un être proche lorsqu'ils ne correspondent pas à ce que nous voudrions ! Dans une relation d'écoute, pendant un temps limité, et avec une personne qui ne fait pas partie de notre vie, il est possible d'offrir cette qualité. Cette expérience privilégiée nous donne une idée de ce que pourraient être de justes relations humaines lorsque, tous ensemble, nous en serons devenus capables !


L'Approche Centrée sur la Personne, créée et formulée par le psychologue Carl Rogers, fait partie de ma vie. Je pourrais dire tout aussi bien, l'écoute fait partie de ma vie, à condition que ce soit cette qualité d'écoute. Je l'ai pratiquée, sans le savoir, en écoutant mes camarades d'enfance. L'écoute m'a permis quelques relations fortes à l'adolescence. Lors d'un travail d'été dans un super-marché, je me suis trouvée à 18 ans, en train d'écouter les problèmes des adultes qui venaient me voir parce que j'étais étudiante, extérieure à l'établissement. Peut-être que je savais déjà un peu "écouter"....Je n'étais pas suffisamment mûre pour comprendre leurs problèmes et la complexité de leurs sentiments, alors je me contentais d'écouter en leur partageant avec mes mots ce que je croyais entendre. J'ai appris plus tard que ce pouvait être une "technique" ! C'est seulement à l'âge de 40 ans que j'ai approfondi l'éthique et la pratique de cette démarche pour la développer professionnellement.

Bien sûr, il m'a fallu travailler pour acquérir liberté, sécurité, profondeur et précision dans une démarche d'accompagnement des personnes. Cependant, l'écoute est comme un langage naturel.
Mais c'est pour le côté "force" que j'ai choisi l'Approche Centrée sur la Personne. Je l'ai rencontré au cours de mes études de psychologie alors qu'on nous présentait rapidement la "non-directivité" : c'est ainsi qu'était nommée l'approche élaborée par Carl Rogers. J'ai été attirée par la force contenue dans une affirmation de soi authentique, tranquille et ferme. J'ai alors décidé d'aller vers cette approche thérapeutique : j'avais 20 ans. La réalisation s'est fait attendre, mais la décision était prise quelque part en moi.

La simplicité et la complexité de l'ACP se trouve dans cette alliance, cette pratique ensemble, de la compréhension et de l'accueil inconditionnel (comme pour le coucher de soleil) et de la force de l'authenticité. Les trois attitudes font partie de l'écoute.

C'est au fond une démarche de vérité.
Deux phrases de Rogers sont importantes pour moi : Si on touche à une parcelle de vérité, on touche aussi à l'universel et Le plus personnel est aussi le plus universel.

Ce climat d'écoute nous invite à entrer dans une dimension intérieure, une dimension plus vaste que nous-mêmes. Lorsqu'il existe une certaine reconnaissance de la valeur inconditionnelle d'humanité, il semble que se manifeste un réservoir de compréhension et d'amour dans lequel nous pouvons puiser, et qui nous amène à vivre autrement le contact les uns avec les autres.

Dans ce contact peuvent être décelés :
  • un élément d'identification : il y a en l'autre la même dimension d'humanité qu'en moi-même,
  • un élément d'inclusivité : nous faisons partie d'un même ensemble.
  • une conception globale ou synthétique nous est alors accessible, qui nous libère de l'enfermement de nos petits égoïsmes individuels.
- voir : Au-delà de l'égoïsme dans la Revue du Person Centered Approach Institute (octobre 2005).
L'émergence d'un savoir vivant : Site d'Espaces d'Ouverture, rubrique Articles (en cours de transfert).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tendres éphémères

Je ne sais peindre un paysage
Je ne peux que le regarder.
Il suffit d’un instant passé
Pour qu’il change de visage.

Tendres éphémères
Je ne veux vous figer,
Ce serait vous tuer,
En obstacle à la lumière.

Le vol d’un oiseau,
Le chant d’une maman
Au chevet de son enfant…
Que le présent est beau !

Une feuille qui se meut,
Un parfum sauvage…
La vie sans mirages
Profondément m’émeut.

Et l’un de tes baisers,
Une larme dans ton regard,
Le désir d’un soir,
Frôlent la volupté.

Tendres éphémères,
J’aime la vie en mouvement,
La saveur de ces instants,
Qui font tourner la Terre.

Marie Morlière. Extrait de "Couleurs intimes".

Anonyme a dit…

Tendres éphémères

Je ne sais peindre un paysage
Je ne peux que le regarder.
Il suffit d’un instant passé
Pour qu’il change de visage.

Tendres éphémères
Je ne veux vous figer,
Ce serait vous tuer,
En obstacle à la lumière.

Le vol d’un oiseau,
Le chant d’une maman
Au chevet de son enfant…
Que le présent est beau !

Une feuille qui se meut,
Un parfum sauvage…
La vie sans mirages
Profondément m’émeut.

Et l’un de tes baisers,
Une larme dans ton regard,
Le désir d’un soir,
Frôlent la volupté.

Tendres éphémères,
J’aime la vie en mouvement,
La saveur de ces instants,
Qui font tourner la Terre.

Marie Morlière. Extrait de "Couleurs intimes".