vendredi 23 mars 2007

Oeuvre Commune





















Les groupes réagissent comme des
organismes vivants
. (Carl Rogers)


Dans les journées d'entaînement à l'Ecoute Consciente, nous utilisons les supports symboliques pour exprimer, jusque dans la matière, cette vie du groupe.
Ce travail d'élaboration créative intervient en fin de journée. Il rassemble les expériences de la journée et intègre toutes les compétences développées : l'écoute de soi, l'écoute des autres, l'attention à l'évolution de la création en cours, l'observation et la symbolisation.

C'est l'explosion créative, au niveau du groupe, de l'effort d'écoute intérieure auquel chaque participant s'entraîne depuis le début de la journée. C'est l'offrande au collectif du meilleur de chacun.

Au fil de l'exécution, l'écoute s'affine, la qualité du silence devient tangible : une attention à l'harmonie de l'ensemble s'installe chez chacun. En contact avec la vie intrinsèque de l' "oeuvre", avec la cohérence interne qui se dessine, chaque personne apprécie le geste juste et ressent l'instant de la dernière touche.

Il n'est pas question d'interpréter le résultat, mais seulement d'observer ce symbole de vie naissante, symbole de l'oeuvre en création. Nous sommes à l'écoute du silence, sensibles à la vibration de la Présence qui nous plonge dans une indicible et intense transparence.

Nous sommes sensibles à ce début d'harmonie, mais nous savons que l'oeuvre n'est pas finie.



L'Oeuvre Commune, c'est aussi :

  • Le travail d'élaboration dans un groupe, lorsque la qualité du climat d'écoute ouvre l'espace à des parcelles de savoir commun universel,
  • Notre quotidien, solitaire et partagé, construit pas à pas, d'instant en instant,
  • L'émergence et le développement de l'Humain, dans la profondeur de notre dimension intérieure, et dans la reconnaissance de ce qui nous relie.

L'auteur des lignes qui suivent parlent de l'organe social des fourmis (organe qui existe aussi chez les abeilles et les termites) :

" Supposons un instant que nous possédions un organe à peu près semblable. Que serait une humanité qui n'aurait plus d'autre souci, d'autre idéal, d'autre raison de vivre que le don de soi et le bonheur d'autrui ; d'une humanité où travailler uniquement pour le prochain, où le sacrifice permanent et total serait la seule joie possible, la félicité essentielle, en un mot la volupté suprême dont nous n'apercevons qu'un éclair fugitif dans les bras de l'amour ?"

Bien sûr, les êtres humains que nous sommes ne possèdent pas un tel organe, du moins pas au niveau physique, car nous sommes des êtres libres. Mais peut-être sommes nous appelés à trouver quelque chose de ce genre dans notre coeur et dans notre mental, si nous voulons que l'humanité survive et se développe ?

Ces mots m'ont semblé intéressants à méditer...
Ils pourraient illustrer le sens que je donne à l'"oeuvre commune"...

La vie des fourmis : Maurice Maeterlinck; 1930