lundi 26 mars 2007

Printemps, nature et poésie






Hier, entre le blanc et le bleu
la montagne paraissait entre
hiver et printemps.

J'étais seule dans cet espace,
seule parmi les arbres.
J'écoutais la forêt,
et j'entendais
le bruit de la neige qui fondait,
le chant des oiseaux
qui annonçaient le printemps.

J'écoutais encore...
et je percevais autre chose encore,
une certaine qualité de silence
qui emplissait la profondeur,
et exprimait l'intériorité de la forêt.


Dans l'énergie du printemps, il y a des moments de pur bonheur, comme dans l'atmosphère d'une paisible vallée ouverte et fleurie, où le voyageur fatigué se repose.
Dans l'énergie du printemps, il y a des moments de pure douleur, une douleur profonde et sans raison, douleur de séparation, douleur d'exil, qui réveille peut-être cette nostalgie d'un ailleurs, d'un paradis à jamais perdu, mais que nous devons construire.

Pourquoi cette douleur qui brûle mes entrailles
au moment d'abandonner ce qui n'est plus ?
Pourquoi tant d'histoires...
pour simplement renoncer aux formes anciennes ?
Pour quitter le paradis perdu,
renoncer au mirage d'un monde où tout est confondu...
se séparer et s'éloigner, se quitter...
pour entrer dans l'alliance.

Je laisserai la blessure accomplir son oeuvre,
je laisserai cette douleur pénétrer jusqu'aux os,
je laisserai la douleur brûler tous les fondements...
jusqu'à ce qu'enfin s'ouvre le cristal au vent infini.



Le vent du printemps qui me penètre, me perturbe et me déstabilise, nous invite peut-être à accueillir le nouveau, à laisser tomber les formes anciennes qui nous enferment. Pourrions-nous apprendre à nous laisser aller, à entrer dans chaque instant comme la goutte d'eau dans le murmure du ruisseau ?